Par le Ph.D. Danielle-Julie Carrier,
Professeure
Rédigé le 01/01/2012 | Mis à jour le 11/02/2021
Sommaire
Posologie de la myrrhe
Bien qu'il est possible de trouver la myrrhe sous forme de boulettes de résine ou d’huile essentielle, la forme médicinale la plus répandue et la plus utile est la teinture.
Échinacée
Irritations des muqueuses de la bouche et de la gorge (aphtes, gingivite, etc.), irritations ou blessures cutanées légères
- Appliquer quelques gouttes de teinture (1:5, 90% d’éthanol) non diluée sur les parties atteintes, 2ou 3fois par jour (diluer pour les enfants), à l’aide d’un coton-tige.
- Diluer de10 à 15gouttes de teinture (1:5, 90% d’éthanol) dans environ 30ml d'eau tiède et utiliser comme gargarisme ou rince-bouche.
Historique de la myrrhe
Selon la tradition chrétienne, la myrrhe était l'un des 3cadeaux que les Rois mages apportèrent en offrande au Christ nouveau-né. C'est donc dire qu'elle est employée depuis fort longtemps et qu'on lui accordait jadis une importance considérable. Les Égyptiens s'en servaient quotidiennement dans leurs rituels sacrés ainsi que pour embaumer leurs pharaons. Au cours des combats, les soldats grecs en avaient toujours à portée de main, car ils connaissaient ses propriétés antiseptiques et anti-inflammatoires. Elle servait à nettoyer les blessures et à prévenir l'infection ou la progression de la gangrène lorsque l'infection était déjà installée.
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Au Moyen-Orient, la myrrhe est employée depuis des millénaires en médecine traditionnelle. Dans l’est de l’Afrique et en Arabie Saoudite, par exemple, on l’utilise comme anti-inflammatoire et pour soulager les douleurs rhumatismales. L’usage de la myrrhe en médecine traditionnelle a également persisté en Inde (médecine ayurvédique), notamment pour le traitement des ulcères buccaux, de la gingivite et de la pharyngite. En Médecine traditionnelle chinoise, on utilise la myrrhe, souvent en association avec d’autres plantes, pour traiter les blessures traumatiques, les hémorroïdes, et pour stimuler la circulation du sang en cas d’absence de menstruations ou de douleurs menstruelles, par exemple.
Aux États-Unis, la myrrhe a déjà fait partie de la pharmacopée officielle: elle était notamment employée sous forme de rince-bouche. En Europe, elle est incorporée à de nombreuses préparations médicinales destinées à traiter les inflammations des muqueuses de la bouche et de la gorge. En Allemagne, par exemple, on l’utilise pour traiter le muguet (infection à levure) des nourrissons. Plusieurs dentifrices vendus dans les magasins de produits naturels contiennent de la myrrhe et, en Europe, on peut trouver des poudres dentaires qui contiennent 10% de myrrhe.
Les propriétés astringentes, antiseptiques et cicatrisantes de la myrrhe la rendent aussi utile pour soulager les hémorroïdes, l'eczéma, les inflammations et les irritations cutanées. Stimulante, elle a aussi été employée comme expectorant en cas de rhume et d'autres infections des voies respiratoires et comme emménagogue (pour favoriser le cycle menstruel). Au Moyen-Orient, l'huile essentielle est parfois employée, par voie interne, pour traiter la diarrhée et la dysenterie: ces usages relèvent cependant du suivi d’un aromathérapeute dûment formé.
Recherches sur la myrrhe
Inflammations des muqueuses de la bouche et du pharynx, irritations et blessures cutanées légères. La Commission E reconnaît l’usage médicinal de la myrrhe pour traiter les inflammations de la cavité buccale et de la muqueuse du pharynx. L’ESCOP en fait autant et inclut également le traitement des irritations et des blessures cutanées légères. Cette organisation reconnaît aussi l’usage de la teinture de myrrhe comme traitement adjuvant de la pharyngite et de l’amygdalite.
Divers. Au Moyen-Orient, des préparations pharmaceutiques à base de myrrhe (Mirazid®, notamment) ont fait l’objet de plusieurs essais cliniques. Certains ont donné de bons résultats dans le traitement, par voie interne, de diverses infections parasitaires répandues dans ces pays (schistosomiase et fasciolase, par exemple)1-9, tout en provoquant beaucoup moins d’effets indésirables que les médicaments habituellement utilisés.
Cependant, au cours de 2essais9,10, dont un ayant porté sur 379sujets10, le produit Mirazid n’a eu qu’une efficacité très modeste9 et très inférieure au médicament classique10 pour traiter la schistosomiase, une infection causée par le ver Schistosoma mansoni. Ce parasite est très répandu en Afrique et dans certaines parties de l’Asie et de l’Amérique du Sud.
Les résultats d’essais invitro et sur des animaux indiquent que la myrrhe pourrait avoir des propriétés antioxydantes11,12 et anticancéreuses13-15.
Précautions
Attention
- Quelques cas d'irritation et d’inflammation cutanées ayant été rapportés, les personnes à la peau sensible devraient diluer la teinture de myrrhe avant de l'employer de façon topique.
- Par voie interne, des doses supérieures à2g de myrrhe peuvent causer une irritation rénale et de la diarrhée16.
Contre-indications
- Grossesse. L'usage interne de la myrrhe est déconseillé durant la grossesse, car elle stimulerait l'utérus, et aurait donc un potentiel effet abortif16.
- Allaitement. On ne dispose pas de données suffisantes pour confirmer l'innocuité de la myrrhe par voie interne.
Effets indésirables
- Quelques cas d'irritation et d’inflammation de la peau ont été rapportés.
Interactions
Avec des plantes ou des suppléments
- Aucune connue.
Avec des médicaments
- Aucune connue.
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